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Quand la Corée du Nord cache ses malwares dans la blockchain

Vous êtes développeur blockchain et vous recevez un message LinkedIn d’un recruteur sympa pour une boîte qui a l’air tout a faire sérieuse. Ils ont un site web propre, des profils crédibles, et ils vous proposent de faire un petit test technique sur GitHub. Ça vous parle ? Bah oui, je vous ai parlé de cette arnaque y’a 2 jours … Et malheureusement, si vous n’y prenez pas garde, vous télécharger le code, vous le lancez, et BOOM… vous venez de contribuer financièrement au programme de missiles balistiques nord-coréen.

Bravo !

Car oui d’après une enquête de Google Threat Intelligence le groupe nord-coréen UNC5342 (aussi connu sous une dizaine d’autres noms selon qui le traque) a adopté une technique qui fait froid dans le dos : EtherHiding. Le principe c’est de. cacher du code malveillant directement dans des smart contracts sur la blockchain et selon Google, c’est la première fois qu’on documente qu’un état-nation utilise cette méthode.

La blockchain, cette technologie impossible à censurer, car décentralisée par essence vient de devenir l’arme parfaite d’un régime totalitaire. Parce que figurez-vous, quand vous stockez du malware dans un smart contract sur Ethereum ou la BNB Smart Chain, personne ne peut l’effacer. Même si tout le monde sait qu’il est là et même si vous avez l’adresse exacte.

C’est tout le concept !

Cette adresse, 0x8eac3198dd72f3e07108c4c7cff43108ad48a71c c’est donc le smart contract que les Nord-Coréens ont utilisé et Google a observé depuis plus de 20 mises à jour sur ce contrat en l’espace de 4 mois. Le coût de chaque transaction est d’environ 1,37 dollar, soit le prix d’un café que la Corée du Nord doit payer pour déployer et mettre à jour son infrastructure d’attaque qui devient ainsi permanente et indestructible.

Un missile balistique ça coûte des millions alors que ce genre de “cyber missile” stocké sur la blockchain ça coûte rien et le retour sur investissement est colossal. On parle de 2 milliards de dollars volés rien qu’au premier semestre 2025 . En février dernier, le groupe Lazarus (même famille, autre branche) a même éussi le plus gros casse crypto de l’histoire en volant 1,5 milliard de dollars à l’exchange Bybit . Depuis 2017, ce serait donc au total plus de 6 milliards volés et devinez où va cet argent ?

Dans le programme de missiles de la Corée du Nord et dans le contournement des sanctions internationales.

La campagne s’appelle “Contagious Interview” et elle cible spécifiquement les développeurs. Les Nord-Coréens créent de fausses boîtes avec des noms qui sonnent bien, genre “BlockNovas LLC”, montent des sites web complets, des profils LinkedIn qu’ils entretiennent pendant des mois, et ils vous contactent comme de vrais recruteurs. Ils vous font alors passer par toutes les étapes d’un processus de recrutement classique, déplacent la conversation sur Telegram ou Discord pour faire plus naturel, et finissent par vous envoyer ce fameux “test technique” hébergé sur GitHub.

Le code contient un loader JavaScript appelé JADESNOW qui va alors interroger la blockchain via des appels en lecture seule. Ça ne coûte rien en frais de transaction, ça n’alerte personne, et ça récupère le payload chiffré stocké dans le smart contract. Une fois déchiffré, ça déploie alors d’autres malwares aux noms charmants comme INVISIBLEFERRET, PITHOOK ou COOKIENET.

Et leur seul but c’est de voler vos cryptos, bien sûr, mais aussi installer un accès persistant à votre machine pour de futures opérations.

On est donc très loin ici du schéma du hacker solitaire dans son sous-sol. Là on parle d’équipes entières financées par un état, avec des objectifs militaires clairs, qui ont le temps et les ressources pour monter des opérations de social engineering sur plusieurs mois. Ils utilisent même la technique du “ClickFix” qui consiste à afficher un faux message d’erreur qui pousse l’utilisateur à installer quelque chose pour “corriger” le problème. Ça exploite notre réflexe naturel de vouloir réparer ce qui est cassé et le pire dans tout ça, c’est que les plateformes comme LinkedIn ou GitHub sont coincées.

Bah oui, comment voulez-vous distinguer un vrai recruteur d’un faux quand l’attaquant a trois mois devant lui pour construire une identité crédible ?

Bref, les développeurs blockchain sont devenus les nouvelles cibles premium et contrairement à une banque ou une plateforme crypto qui a des équipes sécurité, ceux là sont tout seuls derrière leur écran.

Selon les chercheurs de Mandiant , UNC5342 utilise cette technique depuis février 2025 au moins donc si vous bossez dans la blockchain, faites gaffe. Si vous recevez des offres, posez-vous des questions parce que financer des missiles nord-coréens, c’est pas vraiment le genre de side project qu’on veut sur son CV ^^.

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Des hackers exploitent encore une faille Apache de 2021 pour miner de la crypto

Bon, si vous tournez encore sur du Apache 2.4.49 en 2025, j’ai une mauvaise nouvelle : des hackers utilisent probablement votre serveur pour miner du Monero depuis 4 ans et vous ne le savez même pas.

L’histoire commence avec la CVE-2021-41773, une faille de type “path traversal” dans Apache HTTP Server qui permet aux attaquants de naviguer dans l’arborescence de votre serveur comme s’ils étaient chez eux. Cette vulnérabilité a évidemment été patchée en octobre 2021 avec la version 2.4.51 mais on est en juillet 2025, et visiblement, y’a encore du monde qui n’a pas eu le mémo.

Les cybercriminels derrière cette campagne déploient actuellement un cryptominer baptisé Linuxsys. Pour ce faire, ils scannent le net à la recherche de serveurs Apache vulnérables, exploitent la faille pour y déposer leur miner, et hop, votre serveur se met à bosser pour eux.

Le truc marrant (enfin, façon de parler), c’est que cette opération rapporte des cacahuètes car d’après les analyses, le wallet des hackers reçoit environ 0,024 XMR par jour, soit à peu près 8 dollars. C’est le SMIC du cryptomining illégal… Mais bon, quand vous avez 400 serveurs qui bossent pour vous H24, ça finit par faire un petit pécule.

Techniquement, la faille CVE-2021-41773 permet donc de contourner les protections mises en place par Apache pour empêcher l’accès aux fichiers sensibles. En gros, au lieu de taper “../../../etc/passwd” (ce que Apache bloque), les attaquants encodent le deuxième point en “.%2e” et bim, ça passe. C’est con mais ça marche.

Voici à quoi ressemble une attaque typique :

GET /cgi-bin/.%2e/.%2e/.%2e/.%2e/etc/passwd HTTP/1.1

Et si vous avez le module mod_cgi activé avec “Require all granted” dans votre config (ce qui est une très mauvaise idée), les attaquants peuvent carrément exécuter du code sur votre machine. Là, c’est la fête du slip.

Et les cybercriminels ne stockent pas leur malware sur leurs propres serveurs. Non, non, ils compromettent des sites WordPress légitimes et s’en servent comme dépôt. Du coup, quand votre serveur télécharge le cryptominer, il le fait depuis un site avec un certificat SSL valide qui a l’air tout ce qu’il y a de plus normal.

Le script d’installation est d’ailleurs assez basique. Il télécharge le binaire “linuxsys”, un fichier de config, et installe une tâche cron pour que le miner redémarre automatiquement après un reboot. Les commentaires dans le code sont en soundanais (une langue indonésienne), ce qui donne une petite idée de l’origine des attaquants. Et les mecs derrière Linuxsys ne se contentent pas d’exploiter CVE-2021-41773 car ils ont tout un arsenal de vulnérabilités dans leur besace :

  • CVE-2024-36401 sur GeoServer
  • CVE-2023-22527 sur Atlassian Confluence
  • CVE-2023-34960 sur Chamilo LMS
  • CVE-2023-38646 sur Metabase
  • Et même des failles récentes sur les pare-feux Palo Alto

En gros, si vous avez un truc pas à jour qui traîne sur Internet, y’a de bonnes chances que Linuxsys finisse par toquer à votre porte.

Alors, comment se protéger de cette merde ? C’est pas sorcier :

  1. Patchez Apache, bordel ! La version 2.4.51 date d’octobre 2021. Si vous êtes encore en 2.4.49 ou 2.4.50, vous méritez presque de vous faire pwn.
  2. Bloquez les domaines malveillants dans votre firewall, notamment repositorylinux.org et les sites WordPress compromis connus.
  3. Surveillez votre CPU. Si votre serveur se met à consommer comme un gamer qui lance Cyberpunk 2077 en ultra, c’est louche.
  4. Checkez vos connexions sortantes. Si vous voyez du trafic TLS vers pool.hashvault.pro, c’est mort, vous minez pour les autres.
  5. Désactivez les modules Apache inutiles et surtout, ne mettez JAMAIS “Require all granted” sur tout votre filesystem. C’est comme laisser vos clés sur la porte d’entrée.

Le plus rageant dans cette histoire, c’est que cette campagne dure depuis 2021. Mêmes attaquants, même méthode, même malware. Ils ont juste à attendre que de nouveaux serveurs mal configurés apparaissent sur le net et voilà.

Et n’oubliez pas. Si vous gérez des serveurs, abonnez-vous aux alertes de sécurité d’Apache et des autres softs que vous utilisez. Ça prend 2 minutes et ça peut vous éviter de finir en sueur dans un article comme celui-ci.

Bref, ces méchants hackers n’ont pas besoin d’être des génies, ils ont juste besoin que vous soyez négligents… Alors allez vérifier vos versions d’Apache maintenant !

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RGB v0.12 - Bitcoin fait enfin des smart contracts avec des preuves zero-knowledge

Après 6 ans de développement acharné, RGB v0.12 vient enfin de sortir ! Il s’agit de smart contracts privés sur Bitcoin avec des preuves zero-knowledge, le tout sans toucher au protocole de base, alors si comme moi vous suivez l’évolution de Bitcoin depuis un looong moment, vous savez que c’est exactement ce qui manquait pour faire taire les fanboys d’Ethereum ^^.

Présenté par Maxim Orlovsky au BTCPrague 2025 le 10 juillet dernier, RGB v0.12 marque enfin le passage en production de ce protocole qualifié par certains de déterminant pour l’avenir du Bitcoin. Pour ceux qui débarquent, RGB (Really Good for Bitcoin) c’est donc un protocole qui permet de faire des smart contracts sur Bitcoin en utilisant la validation côté client. En gros, au lieu de tout balancer sur la blockchain comme Ethereum le fait (et payer des fees de malade), RGB garde les données privées et ne met sur Bitcoin que le strict minimum. C’est plutôt smart (contr… euh non rien) !

Stablecoins régulés - Le Sénat US vote le GENIUS Act

Là où les banques centrales mettaient autrefois des décennies à s’entendre sur les devises, les Américains n’ont mis que 6 mois pour s’entendre sur une régulation concernant les Stablecoins. En effet, le GENIUS Act vient d’être voté et je pense que ça va secouer plus fort qu’un bear market.

68 voix contre 30, c’est donc le score du vote historique du 17 juin 2025 au Sénat américain et pour la première fois dans l’histoire des États-Unis, les stablecoins ont désormais un cadre légal fédéral officiel. Ça représente quand même de plus de 150 milliards de dollars de tokens qui passent du statut de “zone grise réglementaire” à “légal et encadré”.

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