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J'ai testé Atlas, le navigateur IA ChatGPT d'OpenAI

J’sais pas si vous avez vu ça mais OpenAI vient de sortir son propre navigateur web avec ChatGPT intégré en permanence sur le côté. Baptisé Atlas, c’est tout pareil que Comet de Perplexity quoi… L’idée c’est donc d’avoir une IA qui comprend tout ce que vous faites sur le web et qui peut agir à votre place. Genre, vous lui demandez de commander vos courses ou de remplir un formulaire, et elle le fait.

Sur le papier, c’est génial car c’est un assistant intelligent qui ne quitte jamais l’écran, qui voit tous vos onglets ouverts, qui se souvient de ce que vous avez cherché la semaine dernière, et qui peut cliquer dans votre navigateur pour faire des trucs à votre place.

Atlas est basé sur Chromium et la première fois que vous l’ouvrez, il vous propose d’importer vos marque-pages, mots de passe et historique depuis votre navigateur actuel (Safari / Chrome…. mais pas de Firefox). Ça prend 30 secondes et ensuite, vous vous connectez à votre compte ChatGPT, et hop, vous avez ChatGPT qui vous suit partout.

L’interface est minimaliste, y’a pas rien de révolutionnaire visuellement à part cette sidebar ChatGPT qui est le truc central d’Atlas car elle est toujours là, sur le côté droit de votre écran. Vous pouvez donc lui poser des questions en écrivant un truc ou en vocal et l’IA comprendra automatiquement le contexte de la page que vous êtes en train de regarder.

Comme ça si vous êtes sur un article technique, vous pouvez lui demander de le résumer ou de vous faire un tuto. Si vous voulez comparer des produits sur Amazon ou ailleurs, vous lui demandez lequel choisir. Pas besoin de copier-coller, pas besoin de faire des screenshots, ChatGPT voit ce que vous voyez.

J’ai testé ça avec plein de scénarios différents de la recherche d’infos techniques, à la comparaison de prix, en passant par la lecture d’articles longs et c’est assez pratique.

La fonctionnalité “browser memories”, c’est le deuxième gros truc d’Atlas. En gros, ça permet à ChatGPT de se souvenir de tout ce que vous faites sur le web. Les sites que vous visitez, les recherches que vous faites, les produits que vous regardez et il utilise ensuite ça pour personnaliser ses réponses et vous faire des suggestions. Par exemple, si vous avez passé une semaine à regarder des ordinateurs portables, il peut vous dire “Tiens gros, y’a une promo sur le modèle que t’as vu hier”. Ou si vous cherchez un resto, il peut par exemple se souvenir que vous n’aimez pas les fruits de mer.

Bien sûr, vous pouvez les consulter dans les paramètres et les archiver une par une si elles deviennent inutiles… Après c’est toujours un peu flippant de voir tout ce que cette IA (et la NSA par ricochet) sait sur nous.

OpenAI promet que ces données ne sont pas utilisées pour entraîner leurs modèles par défaut et vous pouvez activer le mode incognito pour que ChatGPT arrête de tout logger mais bon, leurs promesses n’engagent que ceux qui y croient. Il y a aussi une option pour bloquer la visibilité de ChatGPT sur certains sites spécifiques. Par exemple, vous pouvez lui dire de ne rien regarder quand vous êtes sur votre banque en ligne, sur un site médical ou sur votre site pour adulte préféré ^^. Bref, c’est bien pensé niveau contrôle.

Y’a aussi le mode Agent qui est LA fonctionnalité star qu’OpenAI a mise en avant. C’est là qu’Atlas devient un “super-assistant” qui peut agir à votre place. Vous lui donnez une tâche, et il se met à cliquer dans votre navigateur pour la faire du genre réserver une table au resto, collecter vos factures, remplir un formulaire administratif, créer une liste de courses à partir d’une recette…etc tout ça sans avoir à toucher à la souris.

Maintenant, je vous le dis, leur promesse c’est de la science-fiction car dans la vraie vie, c’est plus compliqué. J’ai testé le mode Agent sur plusieurs tâches, et les résultats sont très inégaux. Les trucs simples, ça passe mais dès que ça devient un peu plus complexe, ça coince. L’Agent clique lentement, hésite, revient en arrière, se trompe de bouton. C’est pas fluide du tout et l’agent se perd très vite complètement.

Notez que ce mode Agent est pour le moment réservé aux abonnés Plus, Pro et Business donc si vous êtes en gratuit, vous n’y aurez pas accès. Après, OpenAI ne s’en cache pas et a expliqué que ce mode agent, c’était surtout une beta publique et donc qu’il ne fallait pas s’attendre à des miracles.

Puis au niveau sécu, l’agent peut aussi se faire manipuler par des instructions malveillantes cachées dans une page web ou un email, du genre, vous visitez un site piégé, l’agent lit une instruction invisible qui lui dit “vire 500 euros sur ce compte”, et il pourrait le faire comme un couillon. OpenAI a bien sûr mis des garde-fous, mais ils disent eux-mêmes que ça arrêtera pas toutes les attaques.

Donc à vous de voir si l’idée de laisser une IA cliquer partout dans votre navigateur pendant que vous êtes connecté à votre banque, votre boite mail ou vos réseaux sociaux vous convient.

La fonction “in-line writing”, c’est un truc que j’ai beaucoup aimé par contre. Vous êtes en train d’écrire un email, un message, un doc Google, peu importe. Vous sélectionnez votre texte, vous faites clic droit, et ChatGPT vous propose de le réécrire, de le raccourcir, de corriger les fautes, de changer le ton. Et ça fonctionne partout, dans tous les champs de texte web comme ça plus besoin de copier-coller vers ChatGPT et revenir. C’est assez fluide. D’ailleurs si vous voulez faire la même chose mais en local et gratos, y’a NativeMind que je vous recommande.

Voilà, vous pouvez télécharger Atlas sur chatgpt.com/atlas histoire de tester. Après le jour où l’agent sera vraiment fiable et rapide, ça va tout changer je pense. On va pouvoir lui déléguer plein de tâches chiantes et on aura plus jamais besoin de remplir des formulaires, de comparer 50 produits à la con sur Amazon, ou de chercher des restos pendant des heures.

Source

Des packs de prompts gratuits pour vos IA

Si vous passez votre temps à demander à ChatGPT de réécrire vos emails professionnels ou à chercher le bon prompt pour analyser un tableau Excel, OpenAI va vous faciliter la vie ! En effet, ils ont mis en ligne l’ OpenAI Academy , une plateforme avec plus de 300 prompts prêts à l’emploi, classés par métier, et totalement gratuits. Comme ça fini de payer 29,99 euros à des influenceurs chelous pour télécharger leur nouveau “Ultimate Prompt Bundle” contenant trois prompts qui marchent et 47 variations inutiles.

Voilà, comme ça, au lieu de partir de zéro à chaque fois que vous voulez utiliser ChatGPT pour bosser, vous allez dans la section Prompt Packs et vous choisissez votre métier. Sales, ingénieur, RH, product manager, customer success, IT, manager, executive…etc. Ils ont même fait des packs pour le secteur public et l’éducation. Chaque pack contient ainsi des dizaines de prompts testés et structurés pour des cas d’usage concrets.

Par exemple, le pack Sales inclut des prompts pour faire de la veille concurrentielle, rédiger des cold emails, analyser vos données de prospection ou créer des visuels pour vos présentations. Le pack Engineering vous aide à générer des diagrammes d’architecture système, faire du benchmark d’outils, débugger du code ou rédiger de la documentation technique. Et le pack HR couvre tout ce qui va du recrutement à la rédaction de politiques internes en passant par l’analyse des données RH.

Ce qui est bien pensé, c’est que les prompts sont prêts à être copié-collé mais aussi assez génériques pour être adaptés. Vous prenez le prompt de base, vous remplacez les variables par vos infos, et ça roule. Pas besoin de passer trois heures à apprendre le prompt engineering ou à regarder des tutos YouTube de 45 minutes qui auraient pu tenir en 2 minutes.

Et dans leurs packs spécifiques pour le gouvernement, il y en a pour les leaders du secteur public avec des prompts pour rédiger des documents de politique publique ou analyser des budgets. Ainsi que des packs pour les équipes IT gouvernementales pour gérer les systèmes, la cybersécurité et le support technique avec des ressources limitées.

Du côté éducation, il y a des packs pour les étudiants , d’autres pour les enseignants , et même pour les administrateurs . Donc que vous soyez prof qui veut préparer un cours ou étudiant qui galère sur un projet, il y a des prompts prêts pour vous.

OpenAI a visiblement compris qu’il y avait un marché de la vente de prompts qui s’était développé ces derniers mois alors avec Academy, ils cassent ce marché en offrant gratuitement une bibliothèque qui couvre la plupart des besoins professionnels courants.

Bon, après c’est pas non plus magique car un prompt finalement, c’est juste un outil. Donc si vous ne savez pas ce que vous voulez obtenir ou si vous ne comprenez pas votre métier, ça ne va pas faire de miracles. Mais pour quelqu’un qui sait ce qu’il cherche et qui veut juste gagner du temps, c’est très pratique.

La plateforme OpenAI Academy propose aussi d’autres contenus comme des webinaires, des guides d’utilisation, des cas d’usage par secteur, si ça vous chauffe.

Voilà, j’ai trouvé ces packs de prompts très cools et je pense que ça vous fera gagner du temps.

Source : OpenAI Academy - Prompt Packs

ChatGPT, la balance !

Les IA de type GPT ont beau avoir des instructions du genre “tu ne dois jamais révéler ton prompt système”, il suffit de leur demander gentimment de réencoder leurs instructions avec un décalage de César ou de répéter tout le texte dans un format particulier pour qu’elles crachent tout. Et par tout, je veux dire vraiment tout. Le prompt officiel d’OpenAI, d’Anthropic, de Gemini…etc, les instructions personnalisées du créateur, et même les petits Easter eggs cachés dedans.

Dans cette vidéo, je vous montre plusieurs exemples concrets. Un GPT de génération de logos, une calculatrice mathématique qui cache un Easter egg , un optimiseur SEO…etc. Et pour chacun, j’utilise des prompts d’extraction que j’ai trouvés dans ce repo GitHub qui rassemble tous les prompts système leakés de ChatGPT, Claude, Cursor, Perplexity et compagnie. C’est une vraie caverne d’Ali Baba pour ceux qui s’intéressent à ce genre de trucs.

Ce qui est intéressant, c’est que ça ne fonctionne pas que sur les GPTs personnalisés. Vous pouvez aussi extraire les prompts système de Perplexity, de Grok, de plein d’outils qui utilisent des LLM sous le capot. Donc si vous avez toujours voulu savoir comment tel ou tel service construit ses réponses, c’est l’occasion.

Maintenant, je sais ce que vous allez me dire…

C’est pas très éthique de voler le travail des gens comme ça et vous avez raison. Mais d’un autre côté, si ces boites permettent que ce soit aussi facile d’extraire ces infos, c’est peut-être qu’il faut arrêter de considérer les prompts système comme des secrets industriels. Et puis eux ne se privent pas pour voler aussi les contenus des autres, donc bon…

Je vous montre aussi dans ma vidéo comment certains créateurs essaient de se protéger en mettant des instructions anti-extraction, mais ça ne marche pas terrible.

Bref, j’espère que vous y apprendrez quelques trucs. Et je voudrais aussi dire un grand merci aux Patreon sans qui cette vidéo, ce blog et moi-même n’existeraient pas ! Merci pour le soutien !

Je crois que l'IA n'a toujours pas volé votre emploi - Une étude de Yale qui calme le jeu

Vous vous souvenez quand ChatGPT est sorti fin 2022 ? La panique dans les open spaces, les titres clickbait sur la fin du travail tel qu’on le connaît, votre vieux cousin qui vous expliquait pépouse que dans 6 mois tous les devs seraient au chômage ?

Bon ben voilà, Yale vient de publier une étude qui remet les pendules à l’heure . Et je vous spoile un peu : 33 mois après le lancement de ChatGPT, le marché du travail n’a toujours pas implosé.

Cette étude a pris le temps d’analyser les données au lieu de surfer sur la panique ambiante et Martha Gimbel et son équipe du Budget Lab de Yale ont ainsi passé au crible l’évolution de l’emploi américain depuis novembre 2022, et leurs conclusions sont plutôt rassurantes. Enfin, rassurantes dans un sens. Parce que si vous êtes un jeune diplômé en début de carrière, l’histoire est un poil différente. Mais j’y reviens après.

L’idée de départ de l’étude est assez simple. On a vécu des bouleversements technologiques majeurs par le passé tels que l’arrivée des ordinateurs au bureau dans les années 80, l’explosion d’Internet à la fin des années 90. Et à chaque fois, c’est la même apocalypse annoncée, la même angoisse collective… Du coup, les chercheurs se sont demandé : est-ce que cette fois c’est vraiment différent ? Est-ce que l’IA générative change le marché du travail plus vite que les révolutions technologiques précédentes ?

Pour répondre à ça, nos petits chercheurs ont utilisé un truc qu’ils appellent l’indice de dissimilarité. En gros, ça mesure à quel point la répartition des métiers dans l’économie change au fil du temps. Par exemple si 7% de travailleurs en 2002 devaient changer d’occupation pour retrouver la même répartition qu’en 1996, l’indice est de 7 points de pourcentage. C’est une façon de quantifier le bordel causé par une nouvelle technologie.

Et alors, résultat des courses ?

Et bien le marché du travail américain change effectivement un peu plus vite depuis ChatGPT qu’il ne changeait pendant les périodes de comparaison, mais vraiment pas de beaucoup. On parle d’environ 1 point de pourcentage de différence par rapport à l’époque de l’adoption d’Internet. Si vous regardez les graphiques, les courbes sont presque superposées donc vraiment de quoi déclencher l’état d’urgence.

Et quand les chercheurs y ont regardé de plus près, ils se rendu compte que cette accélération avait même commencé avant la sortie de ChatGPT. En fait, dès 2021, la répartition des métiers changeait déjà à ce rythme-là, donc attribuer ces changements à l’IA générative, c’est un peu hasardeux. C’était peut-être juste la reprise post-COVID, le télétravail qui a tout boulversé, ou une combinaison de facteurs qu’on ne comprend pas encore bien.

Les chercheurs ont aussi regardé secteur par secteur pour voir si certaines industries se faisaient plus défoncer que d’autres. Logiquement, si l’IA tape fort, ça devrait se voir dans les secteurs les plus exposés : l’information (journalisme, data processing), la finance, les services aux entreprises. Effectivement, ces secteurs ont connu des changements plus marqués que la moyenne.

Rien que le secteur de l’information (auquel j’appartiens) a vu son mix d’emplois pas mal bousculé mais quand on remonte dans le temps, on se rend compte que ce secteur en particulier a toujours été volatil. Ses emplois changent constamment, depuis bien avant l’IA générative car c’est un secteur qui se transforme en permanence. Maintenant, difficile de dire si l’IA accélère vraiment la tendance ou si c’est comme d’hab…

Et histoire de mettre encore un peu plus les choses en perspective, Jed Kolko de la Harvard Business Review a démontré que les changements actuels du marché du travail sont ridiculement faibles comparés à ce qu’on a connu dans les années 40 et 50. À l’époque, les bouleversements liés à la guerre et à la reconstruction faisaient bouger les lignes à une vitesse hallucinante mais aujourd’hui, on est sur une petite brise tranquille en comparaison.

Après il y a quand même un truc qui fait peur dans cette étude. Car même si globalement le marché du travail tient le coup, il y a une catégorie de travailleurs qui morfle… Ce sont les jeunes diplômés en début de carrière . Erik Brynjolfsson, un économiste de Stanford et spécialiste de l’IA, a publié en août dernier une étude complémentaire qui fait vraiment froid dans le dos.

En analysant les données de paie d’ADP (le plus gros fournisseur de logiciels de paie aux États-Unis), il a découvert que l’emploi des jeunes travailleurs (22-25 ans) dans les métiers les plus exposés à l’IA a chuté de 6% depuis fin 2022, pendant que l’emploi des travailleurs plus âgés dans les mêmes métiers augmentait de 6 à 9%.

C’est énorme comme écart… Ça représente une baisse relative de 13% pour les débutants par rapport aux seniors. Et dans certains secteurs comme le dev logiciel et le service client, la chute est encore plus brutale. C’est environ 20% de baisse pour les juniors entre fin 2022 et juillet 2025, alors que les seniors voyaient leur emploi progresser.

Brynjolfsson explique pourquoi les jeunes sont plus touchés, et c’est plutôt logique quand on y pense. En fait, les grands modèles de langage comme ChatGPT sont entraînés sur des livres, des articles, du contenu trouvé sur Internet. C’est exactement le genre de connaissances théoriques qu’on acquiert à l’université avant d’entrer sur le marché du travail, du coup, il y a un gros chevauchement entre ce que savent les LLM et ce que savent les jeunes diplômés tout frais démoulus de la fac.

Alors que les travailleurs expérimentés, eux, ont autre chose à offrir. Des années de pratique, des soft skills, une compréhension fine des dynamiques d’entreprise, un réseau professionnel…etc. Bref, des trucs qu’un LLM ne peut pas (encore) reproduire (mais votre tour viendra aussi, soyez en certains).

Résultat, les entreprises gardent ou embauchent des seniors et utilisent l’IA pour combler le gap qui était traditionnellement comblé par des juniors.

Par contre, dans les métiers où l’IA vient juste assister les travailleurs sans les remplacer, on ne voit pas cette différence entre les jeunes et les vieux.

Les chercheurs de Yale n’ont donc trouvé aucune corrélation entre l’exposition à l’IA (données OpenAI/Anthropic) et les changements d’emploi. Les métiers très exposés ne perdent pas plus d’emplois que les autres.

Il y a également une autre étude intéressante qui est sortie récemment. OpenAI a analysé 1,5 million de conversations de ses 700 millions d’utilisateurs actifs par semaine et en juin 2024, 47% des échanges concernaient le travail. Un an plus tard, ce chiffre est tombé à 27% ce qui fait que 73% de l’usage de ChatGPT est personnel, et pas professionnel.

Alors peut-être que l’IA générative trouve plus facilement sa place dans nos vies perso (aide aux devoirs, recettes de cuisine, conseils de voyage) que dans le monde du travail où les process sont plus complexes, les enjeux de sécurité plus importants, et l’intégration plus difficile, je ne sais pas… Ou peut-être que les entreprises sont juste plus lentes à l’adopter. C’est difficile à dire.

Mais bon, maintenant on sait que pour le moment, ça ne sert à rien de paniquer car les métiers changent, oui, mais pas plus vite que lors des précédentes révolutions technologiques. Et surtout, les changements qu’on observe ont commencé avant même ChatGPT, donc difficile de tout mettre sur le dos de l’IA.

Par contre, si vous êtes un étudiant qui s’apprête à entrer sur le marché du travail, vous devez être conscient que la compétition est plus rude qu’avant car l’IA ne vole peut-être pas tous les jobs, mais elle semble voler des points d’entrée traditionnels dans certains métiers.

Quoiqu’il en soit, les chercheurs de Yale prévoient de mettre à jour leur analyse régulièrement pour suivre l’évolution car une photo à un instant T ne suffit pas pour prédire le futur, et les effets pourraient s’accélérer. Ou pas. On verra bien…

En attendant, voici mes quelques conseils à deux balles… Si vous êtes en début de carrière, ne misez pas tout uniquement sur vos connaissances théoriques. Développez des compétences pratiques, construisez un portfolio de projets concrets, apprenez à bosser en équipe, améliorez votre communication (les fameux soft skills). Bref, lancez vous dans tout ce qui vous différencie d’un LLM. Et paradoxalement, apprendre à bien utiliser l’IA pourrait aussi être un énorma plus. Si tout le monde a accès à ChatGPT mais que vous savez l’utiliser mieux que les autres, ça peut faire la différence !

Et si vous êtes une entreprise, peut-être qu’il faut réfléchir à deux fois avant de shooter tous les postes juniors. Car oui, l’IA peut faire certaines tâches de base et vous faire économiser du temps et du pognon, mais former des petits jeunes c’est aussi investir dans votre pipeline de futurs seniors. Hé ouais…

Parce que si demain, tout le monde arrête d’embaucher des débutants, dans 10 ans, il n’y aura plus d’experts…

Source

Dreamer 4 - L'IA qui connait Minecraft sans jamais y avoir joué

Vous vous rappelez ce gamin chauve dans Matrix qui plie des cuillères avec son esprit ? Il balance OKLM au petit Neo que “La cuillère n’existe pas”…

Eh bien, les chercheurs de Google DeepMind viennent de créer une IA qui applique exactement ce principe à Minecraft. Dreamer 4 (c’est son nom) n’a jamais touché au jeu, jamais cliqué, jamais bougé, jamais miné… (comme moi quoi…). Mais par contre, elle a regardé d’autres jouer, s’est construit son propre Minecraft mental, et s’est entraînée dans son imagination. Du coup, cela fait d’elle la première IA à atteindre les diamants en mode offline pur. Plus de 20 000 actions maîtrisées sans jamais poser un doigt (virtuel) sur le clavier.

Minecraft n’existe pas” pourrait dire le petit chauve…

Bref, ce que Danijar Hafner et son équipe ont réussi à faire, c’est de créer ce qu’on appelle un “world model”… une simulation mentale du jeu. L’IA observe des vidéos de joueurs, comprend les règles implicites de l’univers, puis s’entraîne dans cette version simulée qu’elle s’est construite dans sa “tête”. Aucune interaction avec le vrai jeu. Juste de l’imagination pure.

Et le truc surprenant (et c’est pour ça que je vous en parle), c’est que ça marche mieux qu’avec les approches traditionnelles.

De base, les IA classiques apprennent par essai-erreur dans un environnement réel. Elles testent des milliers d’actions, se plantent, recommencent, ajustent. C’est long, c’est coûteux en calcul, et dans certains domaines comme la robotique, ça peut carrément casser du matériel.

Dreamer 4 contourne donc tout ça en apprenant dans sa simulation interne, un peu comme un sportif de haut niveau quand il visualise mentalement sa performance avant de la réaliser.

Au-delà du jeu, faut imaginer à termes des robots qui s’entraînent dans leur tête avant de manipuler des objets fragiles par exemple. Ou des NPCs dans les jeux vidéo qui apprennent de nouvelles stratégies sans grinder pendant des heures. Même des simulations médicales qui testent des traitements sans expérimentation animale ou humaine… Tout ça et plus encore devient possible avec cette approche.

Et pour info, j’ai demandé à mes enfants et ils m’ont bien confirmé que les diamants dans Minecraft, c’est pas de la tarte. Il faut enchaîner plus de 20 000 actions souris-clavier dans le bon ordre… couper du bois, fabriquer des outils, miner des ressources spécifiques, éviter les dangers, descendre dans les profondeurs. C’est l’un des objectifs les plus complexes du jeu, et Dreamer 4 y arrive sans jamais avoir interagi avec l’environnement réel.

Voilà, si ça vous intéresse, sachez que tout est détaillé dans ce document sur arXiv si vous voulez creuser. Mais l’idée principale est simple : Et si l’imagination était plus efficace que la mise pratique ? On dirait que c’est une sorte de loi de l’attraction appliquée aux machines…

Bref, pendant qu’on se demande si l’IA va nous piquer nos jobs, elle, elle apprend à faire des trucs sans y toucher…

OpenAI Sora - Obligés d'opt-out pour protéger vos droits

OpenAI vient de lancer Sora 2 , son générateur de vidéos par IA et le truc, c’est que si vous êtes créateur de contenu, vous devez opt-out manuellement pour éviter que vos œuvres servent à entraîner le modèle. Pas d’opt-in par défaut, pas de respect automatique du droit d’auteur. C’est à vous de faire la démarche pour dire non.

Selon Cartoon Brew , la politique d’OpenAI oblige donc les détenteurs de droits à signaler chaque violation spécifique. Pas de formulaire global genre “je refuse que vous utilisiez mes trucs”. Non, vous devez rapporter chaque contenu un par un si vous le trouvez dans les datasets d’entraînement…

Le problème, c’est que personne sait vraiment ce qu’OpenAI a utilisé pour entraîner Sora. Il y a des rumeurs sur l’utilisation massive de vidéos YouTube, de contenus de jeux vidéo, de films, mais OpenAI reste hyper flou sur les sources. Du coup, comment vous voulez opt-out de quelque chose dont vous ignorez l’existence dans leur base de données d’entrainement ?

Et malheureusement, cette approche opt-out est la norme chez les géants de l’IA… Meta, Google, OpenAI, tous adoptent le même principe qui est on prend d’abord, et vous vous opposez après si vous avez le courage. Le fardeau de la preuve et de la protection repose donc sur les créateurs, et pas sur les entreprises qui exploitent les contenus. De quoi faire encore grincer des dents !

Maintenant, pour les personnalités publiques, OpenAI a mis en place un système de cameo … Cela veut dire que si quelqu’un veut générer une vidéo avec votre visage ou votre voix, il faut votre permission explicite. C’est un début, mais ça ne couvre que les cas évidents… Il n’y a rien de tel par exemple pour les styles artistiques, les techniques de réalisation, les univers visuels créés par des artistes et j’en passe…

Bref, les experts juridiques commencent donc à s’inquiéter car ce modèle d’opt-out pose des problèmes de droit d’auteur majeurs, surtout dans des pays comme la France où le droit moral est inaliénable. Vous ne pouvez pas par exemple renoncer à vos droits d’auteur même si vous le voulez. Donc comment une politique opt-out peut-elle être légale alors qu’elle force la main aux créateurs pour abandonner leurs droits par défaut ?

Et la situation devient encore plus complexe avec les contenus sous licence restrictive car des chaînes YouTube ont des CGU qui interdisent l’utilisation commerciale de leurs vidéos et les jeux vidéos ont des EULA qui limitent l’exploitation de leurs assets. Cela veut donc dire que Sora s’assoit sur tout ça en considérant que l’absence d’opt-out équivaut à un consentement.

Pour sa défense, OpenAI nous explique que l’entraînement d’IA relève du fair use aux États-Unis mais le problème, c’est que cette jurisprudence n’existe pas partout. En Europe par exemple, le règlement sur l’IA impose des obligations de transparence et de traçabilité sur les données d’entraînement et OpenAI le sait très bien et joue avec ce flou entre les différentes juridictions.

Puis ce système de signalement proposé par OpenAI est aussi hyper critiquable car c’est, comme je vous l’expliquais, à vous de prouver que votre contenu a été utilisé pour l’entraînement. Mais alors comment faire quand les datasets ne sont pas publics ??? Comment vérifier que Sora a bien appris à partir de vos vidéos si vous n’avez pas accès aux données d’entraînement ???

Certains créateurs envisagent donc déjà des recours collectifs car si OpenAI a effectivement utilisé des millions de vidéos YouTube sans autorisation, ce serait une violation massives du droit d’auteur… Est-ce que développer une IA générative justifie de récupérer tout ce travail créatif humain sans apporter ni compensation ni consentement ?

OpenAI sembler penser que oui et mise sur l’inertie des créateurs et la complexité de ses démarches d’opt-out pour continuer son petit business…

Mais en attendant, si vous voulez protéger vos créations de Sora, vous devez aller sur le site d’OpenAI, trouver le formulaire de signalement , prouver que vous êtes le détenteur des droits, identifier chaque contenu concerné, et espérer qu’OpenAI respecte votre demande.

C’est donc la lose pour les créateurs, c’est sûr. Comme je le disais dans un de mes précédents articles sur le sujet, ce dont on a besoin maintenant c’est de cohérence et de clarté au niveau des lois, car là on discute des détails mais la question du “vol” par ces GAMMO (Google / Anthropic / Meta / Microsoft / OpenAI) n’est pas vraiment tranchée au niveau de la loi. J’ai l’impression que ça traine et que personne n’est pressé de trancher la question car ça arrange bien tout le monde (sauf les créateurs).

Delphi-2M - L'IA qui prédit les maladies que vous aurez dans quelques années

Hakuna Matata les amis ! Pas de soucis, pas de stress, pas d’angoisse sur ce qui va arriver, on prend la vie comme elle vient sans inquiétude…

Pas vrai ?

Et bien, Hakuna Matata va se prendre un coup dans la gueule car des chercheurs européens ont créé Delphi-2M, une IA qui peut vous dire exactement quelles maladies vous allez développer dans les 20 prochaines années. C’est donc un modèle GPT modifié (oui, comme ChatGPT, mais en blouse blanche) qui analyse vos données médicales, votre âge, sexe, IMC et habitudes de vie pour prédire l’arrivée ou non de 1258 maladies différentes dans votre life.

Les chercheurs de l’EMBL, du Centre allemand de recherche sur le cancer et de l’Université de Copenhague sont derrière cette petite merveille et ils ont entraîné leur outil sur 400 000 participants de la UK Biobank et validé que ça fonctionnait bien sur 1,9 millions de Danois.

Et vous vous en doutez, Delphi-2M ne fait pas que prédire… Non non, cette IA génère littéralement des “trajectoires de santé synthétiques”. En gros, elle crée des versions virtuelles de vous qui vivent des vies parallèles avec différentes maladies, un peu comme un multivers médical personnel.

L’outil peut ainsi générer des millions de ces vies synthétiques, créant des données médicales qui n’ont jamais existé mais qui sont statistiquement cohérentes.

Le nom Delphi-2M n’est pas non plus anodin. C’est en clin d’oeil à l’oracle de Delphes dans la Grèce antique qui donnait des prophéties ambiguës qui se réalisaient toujours, peu importe l’interprétation. Et là, cette IA fait pareil puisqu’elle ne vous donne pas UN futur, mais une probabilité statistique basée sur des patterns.

Delphi-2M fonctionnerait particulièrement bien pour les maladies qui suivent des schémas prévisibles, comme certains cancers, par contre, elle ne capture que la première occurrence d’une maladie. Donc si vous avez un cancer, puis une rémission, puis une récidive, l’IA ne voit que le premier épisode.

Truc marrant (ou pas), l’IA a également été entrainée sur des données de personnes dont certaines sont mortes depuis le recrutement initial en 2006-2010. Elle ressuscite donc numériquement ces gens pour créer des vies plus longues que les vraies et ainsi, ces morts virtuels qui vivent plus longtemps que quand ils étaient vivants, servent à prédire l’avenir des vivants actuels. Si ça c’est pas de la science-fiction…

Après, à vous de voir si vous voulez savoir ou pas… D’un côté, savoir qu’on a 73% de chances de développer un cancer du poumon dans 15 ans pourrait pousser à arrêter de fumer mais de l’autre, vivre avec cette épée de Damoclès au-dessus de la tête pendant 15 ans, merci mais non merci.

Et comme Delphi-2M est capable de générer de travailler à partir de données synthétiques, les chercheurs l’ont aussi transformé en usine à épidémies virtuelles. Ils peuvent ainsi créer des scénarios de santé publique impossibles à tester dans la réalité du genre, “et si tout le monde fumait 3 paquets par jour pendant 10 ans ?” ou “que se passerait-il si on combinait obésité et alcoolisme sur 20 ans ?”. C’est un labo virtuel infini pour tester des tonnes d’hypothèses médicales sans tuer personne (enfin, sauf virtuellement).

Par contre, petite précision importante, les données UK Biobank surreprésentent les personnes blanches, âgées et en bonne santé. Les enfants et adolescents sont par exemple quasi absents. Du coup, si vous êtes jeune, non-blanc ou pas britannique, les prédictions de Delphi-2M seront beaucoup moins fiables…

Delphi-2M n’est de toute façon pas encore prête pour une utilisation clinique. C’est plus un outil de recherche qu’un Nostradamus médical mais j’imagine que dans quelques années, quand on ira chez le médecin, il lancera Delphi-jesaispascombien, et il vous sort : “Bon, vous allez avoir de l’arthrite en 2043, un AVC en 2051, et mourir d’un cancer du pancréas en 2063. Des questions ?

Ça fait flipper non ?

Non, moi ce qui me fait vraiment flipper c’est quand les assurances santé mettront la main dessus. “Ah, Delphi dit que vous avez 82% de chances de développer du diabète ? Ça fera 500€ de plus par mois, merci” ou pire, votre employeur : “Désolé, on ne peut pas vous embaucher, l’IA dit que vous serez en arrêt maladie dans 3 ans”.

Bref, Delphi-2M c’est impressionnant techniquement, mais également un poil flippant… A-t-on vraiment envie de connaître notre avenir médical ?

Moi oui, mais ce n’est peut-être pas le cas de tout le monde.

Allez, Hakuna Matata les copains !

Quand l'IA apprend à simuler l'univers sur un simple laptop

Alors là, accrochez-vous à votre clavier parce que je vais vous parler d’un truc qui défrise. Si je vous disais qu’il est possible de simuler l’univers entier, sa structure à grande échelle, ses milliards de galaxies… sur votre MacBook Air ??

Pas besoin de réserver du temps sur un supercalculateur, pas besoin de faire la queue pendant des semaines pour obtenir vos résultats. Hé bien c’est ce que permet de faire Effort.jl, et c’est de la bombe pour astrophysiciens !

Mais avant que je vous retourne le cerveau encore une fois, voici un peu de contexte. En mars 2025, le projet DESI a lâché une nouvelle incroyable : l’énergie noire, cette force mystérieuse qui fait accélérer l’expansion de l’univers, pourrait ne pas être constante mais évoluer dans le temps. C’est potentiellement le plus gros bouleversement en cosmologie depuis des décennies, sauf que pour prouver ça, il faut analyser des quantités astronomiques de données (j’assume ce jeu de mots), et c’est là que ça coince.

Le problème, c’est que modéliser la “cosmic web” (cette toile cosmique gigantesque où les galaxies forment des amas reliés par des filaments de matière) ça nécessite des calculs d’une complexité monstrueuse. On utilise pour ça la théorie des champs effectifs de la structure à grande échelle ( EFTofLSS pour les intimes), et une seule analyse peut prendre des jours entiers sur un supercalculateur. Multiplié par les milliers d’analyses nécessaires pour faire de la science solide, on arrive vite à des mois de calculs !!

C’est là qu’intervient Marco Bonici de l’Université de Waterloo et son équipe. Plutôt que de continuer à se battre avec des files d’attente interminables sur les supercalculateurs, ils ont eu une idée géniale : Apprendre à une IA comment la physique fonctionne, et la laisser faire les calculs à notre place.

Effort.jl, c’est donc un peu comme le DLSS de Nvidia mais pour l’univers. Vous savez le DLSS c’est cette techno qui utilise l’IA pour calculer des images haute définition sans faire suer votre GPU. Bon bah là, au lieu de cracher des graphismes de jeux vidéo, on crache… l’univers lui-même. Et le résultat est incroyable… C’est une accélération de x1000 fois par rapport aux méthodes traditionnelles de génération.

La beauté du truc, c’est que l’équipe n’a pas juste balancé des données dans un réseau de neurones en espérant que ça marche. Non, ils ont intégré dès le départ les lois physiques connues dans l’architecture même de leur IA. Comme l’explique Bonici dans une interview , c’est comme décrire l’eau dans un verre. Plutôt que de calculer le mouvement de chaque molécule (ce qui serait impossible), on encode les propriétés microscopiques importantes et on regarde leur effet au niveau macroscopique.

Le réseau de neurones d’Effort.jl est donc relativement simple. Il est constitué de 5 couches cachées de 64 neurones chacune, entraînées sur 60 000 combinaisons de paramètres cosmologiques. Ainsi grâce à l’intégration intelligente de la physique, il peut calculer en 15 microsecondes ce qui prenait des heures avant. Et niveau précision c’est identique, voire parfois meilleure que les modèles originaux.

En plus, tout est codé en Julia , un langage de programmation scientifique qui monte en flèche. L’équipe a même créé deux backends différents : SimpleChains.jl pour faire tourner ça sur CPU (ultra rapide) et Lux.jl pour exploiter les GPU si vous en avez. Et cerise sur le gâteau, tout est différentiable, ce qui veut dire que l’IA peut non seulement calculer les résultats, mais aussi comprendre comment ils changent quand on modifie légèrement les paramètres.

Pour valider leur bébé, l’équipe a donc fait tourner Effort.jl sur les vraies données du Baryon Oscillation Spectroscopic Survey (BOSS) et le résultat est ouf.. On obtient exactement les mêmes conclusions que les méthodes traditionnelles, mais en seulement quelques minutes sur un laptop au lieu de plusieurs jours sur un cluster. C’est testé, validé, et ça marche.

Au-delà de l’exploit technique, Effort.jl arrive à un moment important car avec les télescopes comme DESI et Euclid qui génèrent des téraoctets de données, et surtout cette découverte potentielle que l’énergie noire évolue, on a besoin d’outils capables de suivre le rythme. Bah oui, c’est fini le temps où les chercheurs passaient plus de temps à attendre le résultat de leurs calculs qu’à faire de la science.

Et en plus, Effort.jl est totalement open source et sur GitHub . N’importe qui peut donc télécharger le code, l’installer sur son laptop, et commencer à explorer l’univers depuis son canap'.

Alors oui, on pourrait dire que c’est “juste” une accélération de calculs, mais en réalité, c’est bien plus que ça. C’est la différence entre attendre des mois pour tester une hypothèse et pouvoir explorer des milliers de scénarios en temps réel. C’est la possibilité pour des équipes sans accès aux supercalculateurs de faire de la recherche de pointe. Et c’est, potentiellement, ce qui nous permettra de comprendre enfin ce qu’est cette foutue énergie noire qui compose 70% de l’univers…

Bref, l’IA quand elle est bien utilisée et combinée avec une vraie compréhension de la physique, ça décuple les capacités de la science et ça c’est beau !

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Comment l'IA est en train de tuer le web sous nos yeux

Imaginez demain matin, vous vous réveillez et 90% des sites web ont disparu. Plus de blogs, plus de sites de presse, plus de forums. Juste des pages blanches et des erreurs 404. De la science-fiction ? Et bien pas selon Matthew Prince, le CEO de Cloudflare, qui gère 20% du trafic web mondial.

Dans plusieurs interviews récentes, il explique qu’on est en train d’assister en direct à l’effondrement du modèle économique qui a fait vivre Internet pendant 25 ans. En effet, le deal était simple : Google crawle votre contenu, vous envoie du trafic, vous monétisez avec de la pub.

Sauf que ce pacte avec le diable vient de voler en éclats.

Il y a dix ans, pour 2 pages que Google scannait sur votre site, il vous envoyait 1 visiteur. Un échange équitable, presque symbiotique. Mais aujourd’hui, Il faut 6 pages crawlées pour obtenir 1 seul clic.

Mais attendez, là c’est Google, le gentil de l’histoire parce qu’avec les nouveaux venus de l’IA, c’est l’apocalypse qui s’annonce. En effet, d’après les données de Cloudflare , le ratio d’OpenAI est passé de 250 pour 1 à 1500 pour 1 en quelques mois. Autrement dit, ChatGPT aspire 1500 pages de votre contenu pour vous renvoyer généreusement… 1 seul visiteur. Anthropic avec Claude, on est à 60 000 pages pour un visiteur. Bref, c’est pas du crawling, c’est du pillage en règle.

Et Prince ne mâche pas ses mots : “Si les créateurs de contenu ne peuvent plus tirer de valeur de leur travail, ils vont arrêter de créer du contenu original.” Et devinez quoi ? C’est déjà en train de se produire car les données montrent que le trafic des moteurs de recherche vers les sites web a chuté de 55% entre 2022 et 2025. Par exemple, le Washington Post et le HuffPost ont vu leur trafic organique divisé par deux en trois ans.

Le plus ironique dans tout ça c’est que Google lui-même creuse sa propre tombe. Prince révèle qu’il y a six mois, 75% des recherches Google se terminaient sans aucun clic vers un site externe. Mais alors pourquoi ce changement soudain ? Hé bien la réponse tient en deux mots : Answer Engines. C’est le cas par exemple avec le déploiement d’ AI Overview , leur nouvelle fonctionnalité qui donne directement les réponses, ce chiffre pourrait atteindre 90%. Google est ainsi devenu un genre de cul-de-sac d’Internet…

Il est fini donc le temps où Google vous donnait une carte au trésor avec des liens à explorer. Maintenant, l’IA vous donne directement le trésor et comme ça plus besoin de visiter les sites, plus de trafic, plus de revenus publicitaires. La boucle vertueuse s’est transformée en spirale mortelle…

Les prédictions de Gartner sont glaçantes car le volume des recherches traditionnelles va chuter de 25% d’ici 2026. Par exemple, chez les 18-24 ans, 66% utilisent déjà ChatGPT pour chercher de l’information, contre 69% pour Google. L’écart se resserre dangereusement.

Prince voit donc trois scénarios possibles pour l’avenir, et aucun n’est réjouissant.

Premier scénario, le plus nihiliste : Tous les journalistes, chercheurs et créateurs de contenu “meurent de faim” faute de modèle économique viable. Ce sont littéralement ses mots.

Deuxième scénario : On revient à un système de mécénat médiéval où cinq grandes entreprises IA emploient directement tous les créateurs. Adieu l’indépendance éditoriale.

Troisième scénario : On invente un nouveau modèle économique, mais personne ne sait encore lequel…

Voilà en gros les choix qui se présentent à nous.

Cloudflare, de son côté, ne reste bien sûr pas les bras croisés. Prince a lancé AI Audit , un système qui bloque par défaut tous les bots IA. Comme il l’a dit : “Je fais la guerre tous les jours aux gouvernements chinois, russe, iranien et nord-coréen qui tentent de hacker nos clients, et vous me dites que je ne peux pas arrêter un nerd avec une société dans la Silicon Valley ?

La solution qu’il propose c’est donc un système de “pay-per-crawl” utilisant le protocole HTTP 402 (celui qui était prévu pour les micropaiements et que personne n’a jamais utilisé). Les IA devront donc payer pour crawler le contenu… On verra si ça marche…

L’économie des créateurs , évaluée à 203 milliards de dollars en 2024, est donc directement menacée par les IA. Paradoxalement, 84% des créateurs utilisent maintenant l’IA pour produire du contenu, accélérant leur propre obsolescence. C’est le serpent qui se mord la queue où l’IA se nourrit de contenu humain pour créer du contenu synthétique qui remplace le contenu humain qui nourrit l’IA qui… vous voyez le problème ?

Le plus dingue, c’est la vitesse à laquelle tout s’effondre. En mai 2024, Google lançait AI Overview et en juin 2025, le pourcentage de recherches d’actualités sans clic est passé de 56% à 69%. En seulement un an. À ce rythme, d’ici 2027, plus personne ne cliquera sur rien.

Et tout cela se passe maintenant, sous nos yeux, et personne ne semble capable de l’arrêter. Les éditeurs subissent donc une “menace existentielle” selon les propres mots de Prince. Le New York Times a décidé de se battre en justice. Les petits blogs et petits médias disparaissent en silence et Reddit et les forums deviennent des jardins clos pour protéger leur contenu.

La question n’est donc plus de savoir si le modèle économique du web va s’effondrer, mais quand et comment on va reconstruire sur les ruines. Prince compare la situation aux débuts d’Internet : “Nous sommes dans une période de destruction créatrice schumpétérienne .” Sauf que cette fois, ce qui est détruit, c’est le tissu même du web ouvert.

Meta de son côté a lancé son Creator Monetization Suite cette année, promettant de nouveaux moyens de monétisation… mais quand on y regarde de près, c’est juste une façon de garder les créateurs sous leur emprise, produisant du contenu que l’IA de Meta pourra ensuite digérer sans jamais les laisser partir ailleurs.

Bref, ces mêmes entreprises qui ont construit leur empire sur le contenu gratuit du web sont en train de le tuer et Google, qui a encouragé la création de contenu pendant 25 ans pour alimenter son moteur de recherche, est maintenant celui qui coupe le robinet du trafic.

Prince termine son interview sur une note sombre mais réaliste : “L’internet tel que nous le connaissons ne survivra pas sous sa forme actuelle.

Le choix qui nous reste est donc très simple : Soit on accepte un web contrôlé par cinq méga-corporations qui emploient directement tous les créateurs, soit on invente quelque chose de radicalement nouveau. Mais une chose est sûre, le web libre et ouvert qu’on a connu est en train de mourir, et il ne reviendra pas.

Vous entendez ce silence ?

C’est le bruit du web qui s’éteint, un site à la fois. Et pendant ce temps, les IA continuent de crawler, de digérer, de régurgiter. Et cela jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien à manger… Bienvenue dans l’ère post-trafic.

Population : Vous et quatre chatbots 😭.

SHAI - Le développeur qui vit dans votre terminal

Shai, c’est un collègue développeur qui ne dort jamais, qui ne râle jamais quand vous lui demandez de déboguer votre code à 3h du matin, et qui vit littéralement dans votre terminal. C’est un outil qui s’inscrit dans la même lignée que Codex ou Claude Code et qui est 100% français puisque proposé par OVHcloud.

Terminé donc les outils qui nécessitent des interfaces graphiques lourdes ou des plugins IDE complexes puisqu’ici, tout se passe dans le terminal.

L’installation tient en une seule ligne :

curl -fsSL https://raw.githubusercontent.com/ovh/shai/main/install.sh | sh

Et en quelques secondes, vous avez un assistant IA fonctionnel, prêt à vous épauler dans vos tâches quotidiennes. Pas de configuration complexe, pas de dépendances infernales à gérer. Bien sûr, comme pour tout script téléchargé, pensez à vérifier le contenu avant exécution.

Vous l’aurez compris, SHAI ne se contente pas d’être un simple chatbot qui répond à vos questions. Il peut véritablement prendre le contrôle et exécuter des commandes, créer des fichiers, déboguer votre code, et même automatiser des workflows complets. Vous pouvez lui demander de créer un site web complet, de convertir des fichiers d’un format à l’autre, ou de corriger cette commande shell que vous n’arrivez jamais à mémoriser correctement.

La philosophie “written in Rust with love” inscrite dans le code du projet n’est pas non plus qu’une simple formule marketing car le choix de Rust garantit des performances exceptionnelles et une sécurité mémoire à toute épreuve. Avec 99,2% du code en Rust, les développeurs d’OVHcloud ont clairement misé sur la robustesse et la rapidité d’exécution. Je tiens quand même à dire qu’au cours de mes tests, j’ai quand même eu quelques plantages de l’application. Mais elle est encore jeune, donc j’espère que ça va s’améliorer.

Ce qui distingue vraiment SHAI des autres assistants IA, c’est sa capacité à fonctionner en mode “headless”. Vous pouvez simplement lui envoyer des prompts via un pipe Unix : echo "crée-moi un hello world en Python" | shai. Et rien que cette fonctionnalité ouvre des possibilités infinies pour l’automatisation et l’intégration dans des pipelines CI/CD existants.

Plus impressionnant encore, le mode “shell assistant” transforme SHAI en véritable garde du corps de votre terminal. Une fois activé, chaque fois qu’une commande échoue, SHAI intervient automatiquement pour vous proposer une correction. Plus besoin de chercher sur Stack Overflow pourquoi votre commande tar ne fonctionne pas comme prévu.

Pour réussir tout ça, il utilise par défaut Qwen3-32B mais rassurez vous, y’a moyen de changer de provider. L’aspect multi-provider est donc crucial et heureusement SHAI n’est pas verrouillé sur un seul modèle d’IA. Vous pouvez donc configurer différents providers selon vos besoins, vos préférences ou vos contraintes de confidentialité. Mais par défaut, OVHcloud propose un accès anonyme (avec limitation de débit) pour que tout le monde puisse tester l’outil sans engagement. Perso, j’ai éclaté la limite au bout de quelques minutes d’utilisation. Snif.

Lors de mes tests, j’ai aussi constaté que les commandes qu’on appelle normalement avec le “/” n’ont pas fonctionné chez moi et concernant le thème de l’interface de Shai, en fonction des couleurs de votre terminal, ça peut vite être illisible. C’est dommage mais j’imagine que ça va se bonifier avec le temps…

Voilà, avec Shai , OVHcloud mise clairement sur cette approche minimaliste mais puissante pour séduire les développeurs qui veulent de l’IA sans les complications habituelles et surtout qui tourne sur le sol français, dans le respect de vos données personnelles.

Je leur souhaite plein de succès !

Source

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