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SendMe - Pour partager des fichiers en P2P comme au bon vieux temps

Vous avez besoin de partager un gros fichier avec un pote au travers d’Internet ? Bon, y’a WeTransfer et ce genre de choses mais ça reste limité en taille de fichier et c’est stocké on ne sait où… Après vous pouvez tenter scp en priant pour qu’il n’ait pas 15 couches de NAT, mais bon galère quoi…

Bienvenue dans sur le nouvel Internet, où le peer-to-peer est mort et enterré sous des tonnes de NAT, de pare-feu et de FAI qui bloquent tout. Du coup, on a tous abandonné le P2P pour le cloud et on upload nos fichiers comme des cons, lentement, parfois en payant, au lieu de balancer la sauce en direct.

Heureusement, y’a SendMe qui vient nous rappeler qu’Internet peut fonctionner autrement. C’est un outil de transfert de fichiers qui connecte deux machines directement, sans serveur intermédiaire. Vous lancez sendme send ~/mes_photos, ça génère un ticket unique, vous envoyez ce ticket à votre destinataire, il tape sendme receive blobQmFoo..., et c’est parti mon kiki pour un transfert direct à l’ancienne, device-to-device.

Pas de compte, pas de limite, que dalle à configurer, juste deux machines qui se parlent directement, comme au bon vieux temps !

Le truc cool, c’est que SendMe utilise Iroh , un protocole P2P qui contourne tous les problèmes de NAT et compagnie puisqu’il fonctionne avec un système de “dial by public key” où chaque endpoint a une clé publique unique de 256 bits. Et ensuite, vous vous connectez en utilisant cette clé plutôt qu’une adresse IP.

Quand vous générez un ticket avec SendMe, ce ticket contient la clé publique de votre machine que le destinataire utilise pour se connecter chez vous. Peu importe que vous soyez derrière un NAT, que votre adresse IP change, ou que vous n’ayez aucune idée de ce qu’est un port forwarding. Iroh gère le NAT hole punching automatiquement, et si vraiment la connexion directe est impossible, il passe par un serveur relai en fallback.

Iroh, c’est du QUIC pur jus, un protocole de transport moderne dont je vous ai déjà parlé, qui apporte pas mal de trucs cools comme du chiffrement, de l’authentification par défaut (TLS 1.3), du multiplexage de streams, pas de head-of-line blocking, et connexion en zéro round-trip. Du coup, une fois connecté, les transferts peuvent saturer une connexion 8 Gbps sans problème !

Les fichiers sont ainsi streamés avec vérification Blake3, donc vous êtes sûr de l’intégrité des données et si le transfert est interrompu, pas de problème, il reprend là où il s’était arrêté. Et comme tout passe en chiffrement de bout en bout via QUIC, personne ne peut voir ce qui transite dans les tutubes de votre Internet.

L’installation sur Unix/Linux/macOS, un petit curl et hop, c’est plié :

curl -fsSL https://iroh.computer/sendme.sh | sh

Sur Windows:

iwr https://www.iroh.computer/sendme.ps1 -useb | iex

Vous vous retrouvez avec un binaire sendme prêt à l’emploi.

Maintenant, si vous préférez une interface graphique plutôt que la ligne de commande, il existe aussi AltSendme , une application desktop cross-platform qui utilise le même protocole Iroh. L’app est développée en Rust avec Tauri pour le backend et React + TypeScript pour le frontend et le gros avantage, c’est qu’elle est compatible avec SendMe CLI. Vous pouvez donc générer un ticket avec l’interface graphique et quelqu’un peut le recevoir en ligne de commande, ou vice-versa.

AltSendme ajoute également une couche d’interface utilisateur sympa tout en gardant toute la puissance technique d’Iroh… Même chiffrement de bout en bout (QUIC + TLS 1.3), même NAT hole punching, même vérification Blake3, mêmes téléchargements résumables. C’est dispo sous Windows, macOS (Intel et Apple Silicon), et Linux (deb et AppImage) et comme d’hab, le projet est open-source sous licence AGPL-3.0.

En février dernier, les dev ont ajouté le support navigateur via WebAssembly, ce qui signifie qu’à terme, vous pourrez faire du P2P directement depuis votre navigateur. Ils bossent aussi sur QUIC Multipath, une extension qui permet d’utiliser plusieurs chemins réseau simultanément pour encore plus de performance et de résilience.

L’idée derrière Iroh, c’est donc de redonner aux internautes le contrôle de leurs réseaux plutôt que de tout centraliser comme des teubés sous crack sur des serveurs Amazon, Google ou Microsoft. Ce protocole permet ainsi aux machines de se parler directement, comme Internet était censé fonctionner à l’origine.

SendMe et AltSendme ne sont que deux applications construites sur Iroh et ce protocole lui-même offre d’autres modules comme iroh-blobs (pour le transfert de fichiers verified) et iroh-gossip (pour la communication en temps réel). Vous pourriez donc construire du streaming vidéo avec priorisation de streams, du networking de jeux, de la communication temps réel, ou n’importe quelle app qui a besoin de connexions directes rapides et sécurisées entre devices, avec ce truc.

Merci à Lorenper pour le partage de cette découverte.

Windows 11 - Comment activer la réparation automatique par le cloud

Bon, j’utilise plus vraiment Windows tous les jours, à part quand je veux faire des tests comme aujourd’hui mais je suis quand même encore traumatisé de ces moments horribles où mon PC refusait de démarrer, avec à l’époque, un écran bleu, qui s’enchaine sur une boucle de réparation automatique qui tourne en rond, et moi qui fait ma prière au Dieu de la Tech pour que ça reparte tout seul et que je ne flingue pas encore une journée de boulot.

Et bien Microsoft vient d’ajouter une fonctionnalité dans Windows 11 qui pourrait vous sauver la mise si vous avez la même phobie que moi. Ça s’appelle Quick Machine Recovery , et c’est un système de réparation automatique qui télécharge des correctifs directement depuis les serveurs de Microsoft.

Ainsi, quand votre Windows 11 refuse de booter, après plusieurs tentatives le système va automatiquement se connecter à Internet, envoyer des diagnostics à Microsoft, et télécharger un correctif spécifique pour votre problème. Tout ça sans que vous ayez à sortir une clé USB de récupération ou à appeler le support technique.

Quick Machine Recovery (qu’on va appeler QMR pour aller plus vite) fonctionne différemment selon votre édition de Windows. Sur Windows 11 Home, c’est activé par défaut alors que sur Windows 11 Pro et Enterprise, c’est désactivé par défaut et il faut donc le configurer manuellement.

Et il y a deux modes distincts dans l’outil. Le premier, c’est la réparation par le cloud (Cloud Remediation), c’est-à-dire que Windows va chercher des correctifs sur les serveurs Windows Update. Et le second, c’est la réparation automatique (Auto Remediation), c’est-à-dire que le système va tenter de se réparer tout seul plusieurs fois de suite sans vous demander votre avis.

Vous de votre côté, vous avez juste besoin de :

  • Windows 11 version 24H2 ou supérieure
  • Une connexion Internet (évidemment, sinon pas de cloud ^^)
  • Un compte administrateur pour modifier les paramètres

Ça prend 2 minutes pour s’activer, et entre 5 à 10 minutes en cas de réparation réelle.

Bref, quand votre PC plante au démarrage, voici ce qui se passe en coulisses. Après plusieurs échecs de boot, Windows entre automatiquement dans l’environnement de récupération WinRE (Windows Recovery Environment), c’est-à-dire ce mode minimal de dépannage qui se lance avant le système Windows complet. Le système établit alors une connexion réseau, envoie les données de diagnostic à Microsoft (type d’erreur, fichiers concernés, configuration matérielle), et recherche une solution spécifique sur les serveurs.

Si Microsoft connaît déjà ce problème et dispose d’un correctif, le fix est téléchargé et appliqué automatiquement et le PC redémarre pépouze. Mais si ça ne marche pas du premier coup, le processus se répète jusqu’à la résolution ou jusqu’à ce que le système abandonne et vous propose les options de récupération manuelles classiques.

Le cas d’usage parfait, si je devais en trouver un c’est l’incident CrowdStrike de juillet 2024. Je ne sais pas si vous vous souvenez, mais une mise à jour défectueuse avait planté plus de 8 millions de PC Windows dans le monde. Les machines refusaient de booter et à l’époque si QMR avait existé, tous ces systèmes bloqués pendant 5 jours ou plus auraient été réparés en quelques minutes au lieu de nécessiter une intervention manuelle sur chaque machine.

Maintenant comment est ce qu’on active ça ?

Hé bien, ouvrez les Paramètres Windows avec la combinaison de touches Windows + I puis allez dans Système puis Récupération. Vous allez voir une section “Récupération machine rapide”.

Cliquez alors sur le bouton à côté de “Récupération machine rapide” pour l’activer. Le petit bouton passe au bleu, c’est bon, vous êtes un champion des nouvelles technologies \o.

Et voilà, c’est tout.

Sur ce coup-là, Microsoft a fait simple.

Maintenant si vous ne voyez pas cette option, c’est pas la peine de m’envoyer un email énervé. Vérifiez plutôt que vous êtes bien sur Windows 11 24H2 à minima. Tapez winver dans le menu Démarrer (ou appuyez sur Windows + R, tapez winver et validez) pour voir votre version exacte. Vous devriez voir “Version 24H2” ou supérieure.

Après par défaut, même avec la réparation par le cloud activée, Windows va vous demander une confirmation avant de tenter une réparation donc si vous voulez que le système se débrouille tout seul, vous pouvez aussi activer la réparation automatique.

Toujours dans Système > Récupération > Quick Machine Recovery, activez alors le bouton “Continuez la recherche si aucune solution n’est trouvée”.

Mais attention, une fois que cette option est activée, votre PC va tenter de se réparer seul sans vous consulter. C’est pratique si vous gérez plusieurs machines à distance notamment, mais ça peut être relou si vous ne vous y attendez pas. Le PC va redémarrer plusieurs fois de suite pendant qu’il cherche une solution.

Donc si vous hésitez, laissez cette option désactivée. La réparation seulement via le cloud suffit dans la plupart des cas.

Après QMR ne répare pas TOUS les problèmes du monde non plus… Si votre disque dur est HS, aucun correctif cloud ne va le ressusciter. Si votre RAM est défectueuse, c’est pareil. Et si votre femme et votre chien vous ont quitté, c’est pas non plus de son ressort. En fait, QMR cible uniquement les pannes logicielles : pilotes corrompus, fichiers système endommagés, conflits de mise à jour, registre cassé…etc

Gardez aussi en tête que QMR envoie des données de diagnostic à Microsoft donc si vous êtes dans un environnement où la confidentialité est critique (entreprise avec données sensibles, environnement réglementé…etc), vérifiez que votre politique de sécurité autorise ce genre de télémétrie avant d’activer la fonctionnalité.

Après si vous avez activé QMR et que votre PC continue de planter au boot malgré plusieurs tentatives de réparation, laissez le système essayer 3/4 fois et si après ça le problème persiste, Windows va normalement vous proposer les options avancées (Mode sans échec, Restauration système, Invite de commandes, c’est-à-dire la ligne de commande Windows).

Essayez alors le Mode sans échec, c’est-à-dire un mode de démarrage minimal qui charge uniquement les pilotes essentiels et si le système boote en mode sans échec, le problème vient probablement d’un pilote ou d’un logiciel installé récemment. Désinstallez alors toutes les dernières mises à jour ou pilotes ajoutés récemment.

Et si même le mode sans échec ne fonctionne pas, utilisez une clé USB de récupération Windows 11. Bootez dessus, allez dans Réparer l’ordinateur > Dépannage > Options avancées, et utilisez les outils en ligne de commande comme :

sfc /scannow (System File Checker, c’est-à-dire l’outil de vérification des fichiers système) pour réparer les fichiers système,

DISM /Online /Cleanup-Image /RestoreHealth (Deployment Image Servicing and Management, c’est-à-dire l’outil de maintenance de l’image Windows) pour réparer l’image Windows,

et chkdsk C: /f /r pour vérifier et réparer le disque.

Pour les admin sys qui gèrent un parc de machines, QMR peut également se configurer via Intune, c’est-à-dire l’outil de gestion Microsoft 365, ou les stratégies de groupe (Group Policy). La documentation Microsoft donne tous les détails pour un déploiement centralisé :

  • HKLM\SOFTWARE\Microsoft\Windows NT\CurrentVersion\Winlogon\CloudRemediationEnabled (valeur DWORD, c’est-à-dire un nombre entier 32 bits) = 1 pour activer la réparation cloud
  • HKLM\SOFTWARE\Microsoft\Windows NT\CurrentVersion\Winlogon\AutoRemediationEnabled (valeur DWORD) = 1 pour activer la réparation automatique

Attention, ces clés doivent être créées manuellement dans le registre si elles n’existent pas. Ensuite, vous devrez effectuer le petit redémarrage réglementaire après modification. Et faites bien une sauvegarde du registre avant toute modification (Fichier > Exporter dans regedit).

Voilà pour mon topo sur QMR. Sur le papier je trouve que c’est une excellente idée… Ça augmente bien le taux de réussite de récupération d’un PC et surtout, ça fait gagner du temps. Après en pratique, comme d’hab ça dépend de votre situation. En tout cas, ça ne mange pas de pain donc activez la.

Et quoi qu’il arrive, faites des sauvegardes régulières !

Bonne chance !

Source

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